(billet qui entame une nouvelle rubrique consacrée aux cas d’école, ou « ne sous-estimez pas l’importance de la gestion des noms de domaine, la preuve… »)
Les noms de domaine ne conduisent pas qu’à des sites Internet, ils sont aussi le pilier des échanges par mail. On l’oublie trop souvent.Or, un internaute qui tente d’accéder à une adresse Internet erronnée s’en rend rapidement compte (normalement) et peut se corriger. Par contre, l’envoi d’un email à une adresse erronnée n’est ni rattrapable, ni toujours identifiée (mais dépend surtout de la configuration du serveur de mails et de la délicatesse du destinataire réel).
Illustration
L’armée de l’air américaine en a fait les frais. En effet, le site Internet de sa base aérienne de Mildenhall (Suffolk, Angleterre) est domicilié à l’adresse www.mildenhall.af.mil/ (occasion de croiser la méconnue extension générique .mil réservée aux militaires américains). Il se trouve par ailleurs, qu’un habitant du coin disposait d’un site internet touristique vantant les mérites du comté à l’adresse www.mildenhall.com/. Du af.mil au .com, il n’y a qu’un pas que se sont empressés de franchir les militaires, par distraction ou ignorance de la distinction. Pour le bonheur de la boite email du pauvre civil, surchargée de spams et de… données confidentielles.
L’armée a d’abord compté sur la discrétion du quidam puis tenté de verrouiller la plate-forme email de la base aérienne (pour empêcher les envois vers le domaine incriminé). De son côté, le quidam s’est dit contraint de fermer son site Internet devant le nombre de mails reçus et en a appelé à l’armée pour l’aider à trouver une solution. Actuellement le site est hors ligne, mais le monsieur est toujours détenteur du nom de domaine et potentiellement des mails qui y parviennent…
A savoir : contrairement à une idée répandue, le nom renseigné dans l’adresse email ne préserve en rien des mauvais envois. Ou autrement dit, ce n’est pas parce que jean.dupont ne travaille pas chez lesitedemonentreprise.com que personne ne reçoit les mails envoyés à jean.dupont@lesitedemonentreprise.com. Au contraire, recevoir les mails de l’ensemble des adresses mails possibles (ou simplement erronées) pour un nom de domaine donné est une configuration très simple à mettre en place. Et les cyersquatteurs, typosquatteurs et Cie n’ont pas attendu pour le faire…
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On connaissant le sponsoring sportif où un athlète apportait sa notoriété à un marque en échange de financements (aboutissant à la gestion de véritables marques personnelles plus visibles que les performances sportives comme aux beaux jours d’un Michael Jordan par exemple).
Aujourd’hui, plus de raison de se limiter au sport, d’autres personnalités tout aussi porteuses de valeur peuvent s’associer temporairement à une marque pour renforcer son image. C’est le cas, par exemple de la campagne publicitaire « Gwen Stefani For You » initiée par Hewlett-Packard.
Sur grand écran : hp.com/eur/gwen
Au cinéma, cette campagne se décline sous forme d’un spot publicitaire qui cherche à nous convaincre que :
Créer, c’est pas facile ;
Heureusement HP est là ;
A la fin de la vidéo, bien sur, le clip nous invite à en savoir plus sur le site dédié à cette campagne. Et là surprise, s’affiche sur l’écran du cinéma l’adresse particulièrement mise en valeur hp.com/eur/gwen. Ceci entraîne quelques réflexions :
Voici une adresse particulièrement complexe à retenir (2 répertoires dont le premier est bien peu intuitif), surtout au cinéma avant un film. Tentatives d’explications : HP ne vise pas forcément à ce que l’adresse soit retenue mais capitalise sur son .com, qui lui dirigera l’internaute vers le contenu recherché ;
Au passage l’url porte un message en reprenant uniquement le prénom de l’artiste (« Gwen » sans « Stefani »). Elle introduit une complicité / proximité entre celle-ci, la marque et le consommateur ;
Le hp.com/gwen, pourtant plus simple, est réservé aux américains et uniquement en langue anglaise donc (comme bien souvent pour les compagnies américaines, le .com fait office d’extension locale) ;
La campagne se décline donc en Europe avec l’utilisation d’une page « splash » de choix de la langue. L’adresse relayée fait ici appel à un répertoire dédié eur/, à mon avis peu heureux car complexifiant inutilement l’url. (A noter au passage le désaveu de HP pour l’extension européenne , le hp.eu est en effet détenu par HP mais non utilisé ici) ;
Ce cas illustre, à mon avis, la complexité de gestion d’un .com, satanée extension qui veut tout et trop dire : à la fois portail, site institutionnel, site local américain, etc. Pour cette campagne un choix d’une unique adresse relayée sous la forme hp.com/gwen accompagnée d’une page « splash » bien construite aurait permis de limiter à la fois la complexité de l’adresse et la complexité de l’accès au contenu selon la langue. Qu’en pensez-vous ?
Sur Internet, les urls à rallonge sont de retour
A noter également, autant HP fait des efforts de concision et de lisibilité pour les urls sur les supports off-line, autant son effort s’arrète là. En effet, si vous accédez à l’adresse en question, vous êtes automatiquement redirigé vers une url beaucoup moins perinente de la forme http://h20158.www2.hp.com/printing/?jumpid=re_r11400_ipg20|en-eur|PRNT|GW|HHO|%esid!|%epid!|%eaid!|&, et ceci de manière visible dans la barre d’adresse. De même, l’utilisation de la fonction « envoyer à un ami » entraîne la réception d’un mail du type :
XXX a visité le site Web HP de Gwen Stefani et a pensé que cela vous intéresserait.
Finis donc tous les avantages de confiance, de lisibilité, d’incitation à la visite d’une adresse concise et intuitive… Dommage que le travail d’HP sur les adresses s’arrête à ce niveau. Si c’était vous, Capitalisez sur vos adresses bien construites jusqu’au bout !.
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Comment relever les tendances et les usages en noms de domaine ?
Par des enquêtes auprès des internautes (je reviendrai dans un prochain billet sur les initiatives conduites par certains registres à ce sujet) ;
Par l’observation des utilisations faites sur les supports qui reprennent les adresses Internet ;
C’est ce second exercice (entamé en Janvier 2008) que je reconduis ici avec le magazine « Les enjeux, les échos » de Mars 2008.
Après analyse de 100 pages :
Publicités trouvées
21 (-19)
Adresses internet affichées
21 sur 21 (100%+8%)
Visibilité
faible (on la cherche)
moyenne
forte (élément prépondérant)
16 sur 21 (72%-1%)
5 sur 21 (24%-3%)
1 sur 21 (4%+4%)
url dédiée à la campagne
oui
non
8 sur 21 (38%=)
13 sur 21 (62%=)
ex. www.volkswagen.fr/tiguan
ex. tgv.com (produit 407)
marque seule pour l’intitulé du nom de domaine
oui
non
18 sur 21 (86%-5%)
3 sur 21 (14%+5%)
ex. www.groupama.fr
ex. www.deloitte-recrutement.com
mention du pays
pas de mention : .com
extension : .pays
répertoire : .com/pays
6 sur 21 (29%)
12 sur 21 (57%)
3 sur 21 (14%)
ex. www.alphabet.com
ex. www.agefiph.fr
ex. ca.com/fr/itg
format de l’adresse
nom de domaine seul
sous-domaine
repertoire
15 sur 21 (71%+9%)
0 sur 21 (0%-11%)
6 sur 21 (29%+2%)
ex. www.lexus.fr
ex. –
ex. www.axa.fr
affichage du « www »
avec le « www »
sans le « www »
17 sur 21 (81%+11%)
4 sur 21 (19%-11%)
ex. www.citedelareussite.com
ex. oracle.com/fr
affichage du « http:// »
sans le « http:// »
avec le « http:// »
21 sur 21 (100%+3%)
0 sur 21 (0%-3%)
ex. tgv.com
ex. –
Ce que je propose de retenir de ce modeste exercice et de son prédécesseur :
Répertoires dans les urls, c’est assimilé (un tiers des cas) mais les sous-domaines n’ont pas la côte (aucun cas recensé ici) ;
Fini le « http:// » !.Pour la lisibilité, la mention du « www » est encore en vogue (8 cas sur 10) alors que la mention du « http:// » est quasiment abandonnée (aucun cas recensé ici) ;
Il serait temps de localiser vos adresses. Plus d’un nom de domaine sur deux est en .com et sans distinction de localisation. En effet, si l’internationalisation n’est pas prise en compte dans la stratégie de nommage, elle risque de complexifier la charte de nommage, une fois celle-ci déployée.
en attendant la prochaine édition de l’exercice bien sûr !
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Les noms de domaines (ou plus généralement les adresses Internet) et le référencement dans les moteurs de recherche sont étroitement liés. Or, dans un précédent billet (A quelles urls se confier ?), j’évoquais le fait qu’une url lisible et un nom de domaine notoire pouvaient faire la différence au sein des résultats des moteurs de recherche. En effet, l’url est l’un des 3 critères remontés par les moteurs de recherche avec le titre et la description (ou l’extrait de la page selon les cas).
Plusieurs billets et discussions entamées cette semaine viennent alimenter cette réflexion trop souvent délaissée. Car là où les moyens de se positionner dans les moteurs sont souvent repris, les moyens d’être réellement séduisant au moment de la consultation sont (à mon avis) trop sous-estimés. Et pourtant…
La marque dans la balise title
Suite à une alerte de Jakob Nielsen, Sébastien Billard s’est fendu d’un billet sur la place de la marque dans la balise title (titre de la fenêtre et premier élément repris dans les résultats). Selon lui et la majorité des commentaires, on aurait tort de ne pas placer le nom d’une marque notoire en première place de la balise title. Et ceci, avant tout pour renforcer sa notoriété et capitaliser sur la confiance construite avec ses clients.
La marque dans l’url
Je suis retombé par hasard sur un billet d’Adscriptor de décembre qui reprend une étude commissionné par Google. Elle montre, en particulier, que les internautes accordent de l’importance aux débuts des titres et urls dans les résultats. Et que la position de la marque à ces deux endroits entraine une hausse significative des clics.
Recommandations
Pour conclure, voici donc des leviers de différenciation dans les moteurs de recherche à ne pas négliger :
privilégier les noms de domaine qui sont perçus comme officiels ou de confiance ;
reprenez votre nom de marque en entame de vos balises title ;
et plus globalement, construisez des urls simples et lisibles ;
Et pour revenir au sujet de ce blog : les noms de domaine apparaissent, de par leur visibilité dans les moteurs de recherche, comme un levier toujours plus important de confiance dans le contenu ciblé.
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Avec toujours un peu de retard, je reprends la série de billets sur les noms de domaine pour les particuliers et leur identité numérique, entamée avec le sujet trop mésestimé des e-mails personnels.
L’identité personnelle dans les résultats des moteurs de recherche
Vous est-il déjà arrivé de chercher le nom de quelqu’un que vous connaissiez dans Google ? Pensez-vous qu’un recruteur ou un futur client pourrait procéder de la sorte ? Avez-vous parfois cherché votre propre nom ? Etes vous amusé / consterné des premiers résultats qui s’y affichent ? Connaissez vous la signification des verbe « se googler » (se « googliser ») ou « egosurfer » ?
Si vous répondez non, vous êtes bien le seul : une nouvelle étude du Pew Internet And American Life Project indique en effet que 53% des internautes font des recherches de ce type (voir le lie sous le billet).
Le contrôle des premiers résultats…
Une « parade » pour contrôler les résultats qui remontent pour son propre nom est d’alimenter soi même des adresses bien positionnées dont on contrôle le contenu. Pour cela, vous pouvez déjà utiliser les annuaires et autres réseaux sociaux professionnels (par exemple, LinkedIn se positionne très bien sur ce genre de requêtes en langue anglaise : 1er résultat sur mon propre nom).
…passe aussi par les noms de domaine
Mais l’url étant un critère très important de prise en compte par les moteurs, posséder et utiliser un nom de domaine à son nom garantit de pousser son propre contenu dans les résultats. Dans ce cas, il faut penser à séparer prénom et noms aux yeux des moteurs, soit par sous-domaine pour chaque membre de la famille (ex: jean.dupont.fr) soit par l’utilisation d’un tiret (ex: jean-dupont.fr).
Ajoutez-y un formulaire de contact, une adresse mail (protégée contre le spam) ou un numéro de téléphone et vous voilà facilement retrouvable et facile à contacter. Si un tel procédé se généralisait, Google et associés deviendraient donc un annuaire de personnes éparpillées sur autant de pages (à l’instar de la volonté d’un .tel pour les entreprises par exemple).
Pas convaincu ? Il est vrai que la recherche de visibilité personnelle n’est pas forcément votre première motivation. Mais gardons en tête que les moteurs de recherche ne nous attendent pas pour relayer des parts de notre identité numérique et sélectionner eux-même celles qui leur paraissent pertinentes…
(prochain billet de cette série : Les noms de domaine pour les particuliers, supports de l’identité numérique – partie 3 : les tendances du marché)
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