Les urls lisibles sont un atout pour plusieurs raisons : le référencement bien sur ou la navigation pour les internautes « avertis ». Mais l’adresse Internet est aussi un vecteur de confiance dans le contenu proposé trop souvent négligé.
En effet et même si cette confiance est parfois excessive, les internautes ont aujourd’hui assimilé l’importance du nom de domaine pour identifier un contenu (il fera plus confiance à tabac.gouv.fr ou peugeot.com qu’à zoom-auto.tk). Mais plus que le nom de domaine, l’adresse Internet complète peut également donner une indication sur le sérieux et l’efficacité du contenu lié.
Pour illustrer cette tendance, je me suis livré à l’exercice de comparer l’appréciation que pouvait apporter l’url dans deux cas :
mention dans les résultats des moteurs de recherche (comme le rappelle Stéphane Bortzmeyer en commentaire du billet précédent, l’url est l’un des trois éléments mentionnés dans les résultats et donc un vecteur de choix du résultat consulté) ;
reprise dans un mail « à un ami » ;
(on pourrait envisager d’autres cas : reprise dans un blog par exemple ou sur un support « off« ).
Exemple (fictif) de portée de l’url dans les résultats de moteurs de recherche :
Exemple (fictif) de portée de l’url reprise dans un mail :
Ces exemples n’ont pas valeur de preuve mais me semblent indiquer que, même si leur impact est limité, les adresse Internet lisibles ont une réelle valeur ajoutée et facilite l’accès et la diffusion des contenus.
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(aparté ego-centré : je m’excuse pour la faible fréquence de publication, mes activités professionnelles m’ont temporairement éloigné des noms de domaine mais ceux qui travaillent dans le Web n’en sont jamais très loin comme le montre ce billet…)
Je travaille actuellement à la conception d’un site Internet et nous en somme à la description des fonctionnalités. Le partage des tâches veut que mon travail s’arrête à cette description fonctionnelle et ne s’embarque pas dans des considérations techniques. Autrement dit, je dois préciser le fonctionnement des interfaces du site Web pour ses clients (les internautes mais aussi l’équipe en charge du site Internet) sans aborder les solutions techniques possibles.
Premier constat : l’exercice s’avère frustrant quand on a une idée de la solution technique trop précise en tête… Deuxième constat : il est parfois bien difficile de partager ce qui révèle du « fonctionnel » de ce qui révèle du « technique ». Illustration avec l’extrait d’une discussion avec mon directeur de projet :
Lui : J’ai lu ton document : pas la peine de parler des urls c’est technique.
Moi : Euh… Je ne suis pas d’accord, une url c’est du fonctionnel…
Lui : Mais non, en quoi ça serait du fonctionnel ?.. Pour son impact pour le référencement tu veux dire ?
Moi (pas préparé) : Euh, oui mais pas seulement.. C’est visible pour l’internaute ; ça constitue une information, voire un moyen de navigation ; ça aide à faire un lien vers le contenu donc c’est un service pour l’internaute ; dans l’idéal, c’est administrable par les responsables éditoriaux.
Lui : Tu crois vraiment que les internautes lisent (et prennent en compte) ce qu’on trouve dans la barre d’adresses ?
Moi : Euh, pas tous c’est sur, mais ça peut aider…
Lui (veut en finir) : Bon, ok, touche en deux mots mais pas plus…
Déformation professionnelle de ma part qui consiste à extrapoler l’importance des urls ? sans-doute. Manque de considération de beaucoup de ceux qui travaillent sur ce média ? sans-doute également.
Pour être franc, je ne pense pas que l’url soit la priorité dans la conception des adresses Internet. La navigation, le contenu lui-même sont bien plus importants. Mais l’url est un levier supplémentaire. De l’ergonomie, de la navigation, de la lisibilité, de la visibilité, du bouche à oreilles, de la confiance et donc du trafic et de la satisfaction. Un levier qui coûte peu à concevoir mais beaucoup à corriger (et en ça, il rejoint le référencement ou l’ergonomie). Donc pensez-y en amont de tout projet Web et allez lire le billet qui inspire celui- ci :
cité en lien du billet précédent, la position de Jakob Nielsen qui , pour simplifier, considère l’url comme un élément de l’interface Web à part entière ;
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Je me suis rapidement livré à la relève de quelques publicités parues dans la presse pour observer les utilisations avancées d’adresses Internet.
Pour cela j’ai utilisé « Les enjeux, les échos » de Novembre 2007 (qui présente l’avantage de regrouper un grand nombre d’annonceurs notoires mais qui possède aussi le désavantage d’être très ciblé).
Ce que je propose de retenir de ce modeste exercice (que je reconduirai pour comparaison) :
Sous-domaines et répertoires, n’attendez plus !. Les adresses Internet avancées (sous-forme de répertoire ou de sous-domaine) prennent peu à peu leur place dans la publicité (un tiers des cas recensés ici) ;
Place aux adresses dédiées en lieu et place du site principal !. Les adresses dédiées à la campagne en cours permettent ainsi d’accompagner l’annonce par un complément d’information directement accessible sur Internet (un tiers des cas également) ;
Nouvelle campagne ne veut plus dire systématiquement nouveau nom de domaine !. L’utilisation de nouveaux noms de domaine spécifiques est peu utilisée. Dans notre sélection, neuf noms de domaine sur dix sont la transcription littérale de la marque en .com ou .fr. A l’inverse seul un nom de domaine sur dix fait intervenir dans son intitulé le thème de la campagne ;
Oui au « www », non au « http:// » !.Pour la lisibilité, la mention du « www » est encore en vogue (7 cas sur 10) alors que la mention du « http:// » est, au contraire, abandonnée (un seul cas recensé ici) ;
Publicité pour Air France affichant une adresse dédiée sous forme de sous-domaine : http://experience.airfrance.com
Publicité pour UPS affichant l’adresse dédiée sous forme de répertoire : www.ups.com/widget
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J’ai déjà évoqué plusieurs fois ici le fait que la mention des adresses Internet dans la publicité pouvait elles mêmes être un support marketing. En effet, au vu de la place plus en plus grande qu’elle occupe, l’adresse Internet se devait d’être identifiée et récupérée comme moyen de communication en soi. Dès lors, on joue avec sa concision, son format (« http:// » et répertoires pour les technologies par exemple), son intitulé (les slogans à rallonge : pouramourdurugby.com), etc.
Mais les codes Internet sont aussi parfois récupérés en dehors même de leur utilité technique. Je pense par exemple à l’utilisation abusive de l’arobase qui a pu être faite à une époque où toute enseigne reliée de près ou de loin aux nouvelles technologies se devait de l’aborder.
Tout ça pour en venir où ? Au simple fait que je suis tombé dernièrement sur deux slogans de deux grandes marques actuelles dont la forme me rappelait quelque chose :
Sony communique à nouveau avec son slogan « like.no.other » (notez la ponctuation et la place du slogan comparée à celle de l’url) :
Nike vient de lancer des boutiques autour de son concept de personnalisation sous le nom de « NIKEiD.STUDIO » (vu sur Oxford Street ce WE mais pas eu le réflexe d’en prendre une photograpie…).
Alors n’y voyons pas malice : il ne s’agit pas forcément ici d’une utilisation voulue ou comprise du public d’un format qu’on prête plutôt d’habitudes aux urls. Mais on peut imaginer que dans une certaine mesure ces taglines qui veulent sonner différentes (en usant d’un effet de ponctuation) et modernes se rapprochent consciemment ou non d’une écriture spécifique aux urls. Qu’en pensez-vous ?
Après recherche, je n’ai pas trouvé d’autre exemple flagrant mis à part Pioneer et son « sound.vision.soul » et, dans un autre registre Nissan et son programme « SHIFT_« . Vous en voyez d’autre ?
Le nom de domaine delanoe2008.com était enregistré par un tiers en opposition avec l’actuel maire de Paris. Le tribunal de grande instance de Paris, saisi par ce dernier, vient de décider le transfert du nom incriminé au candidat. Je vous invite à lire les billets qui en parlent, placés en lien en bas de celui-ci.
A retenir : en matière de noms de domaine litigieux c’est avant tout la mauvaise foi du détenteur, l’intention de nuire au plaignant et celle de tromper l’internaute qui décident de la décision.
Pour moi, c’est aussi surtout l’occasion de reparler de mon premier billet sur ce blog qui faisait la comparaison des noms de domaine des candidats à la présidentielle 2007 en notant l’émergence d’un nouveau principe de nommage assez strict (.fr pour la droite, .org pour la gauche et l’utilisation du nom de candidat accolé à l’année pour l’intitulé). Ici on remarquera que Bertrand Delanoë n’a pas suivi ce principe pour son site de campagne (accessible à l’adresse bertranddelanoe.net, adresse assez maladroite, à mon avis, par l’extension .net peu compréhensible dans ce cas précis et la répétition centrale du « d »
).
Par contre, on remarquera aussi (et c’est là que je voulais en venir) que ce principe a bien été identifié et qu’il a dépassé le cadre de l’élection présidentielle pour s’élargir à l’ensemble des échéances électorales. Le nom choisi par l’usurpateur incriminé ici en est une preuve. Une recherche rapide sur les Whois sur l’intitulé « delanoe2008 » dans les autres extensions le confirme.
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