J’emploie souvent le terme un peu abscons d' »espace de nommage » mais qu’entend on par là et pourquoi user de cet intitulé ?
Ce terme d’espace de nommage est couramment employé pour parler des noms de domaine et c’est naturellement que j’ai été amené à l’utiliser. Je vais essayer d’expliquer pourquoi il me semble particulièrement approprié.
Un espace…
Le terme espace définit simplement ici un ensemble d’éléments distincts et identifiables (ici les noms de domaine). L’espace des noms de domaine comprend donc l’ensemble des noms de domaine possibles c’est à dire toutes les combinaisons de caractères autorisés sous une extension donnée. A l’intérieur de cet espace on peut notamment distinguer les noms de domaine actuellement enregistrés et ceux toujours disponibles.
En réalité, ce vaste espace des noms de domaines est ensuite lui même divisé en autant de sous-espaces correspondant à chaque extension possible. On définit ainsi « l’espace de nommage du .fr » qui comporte donc l’ensemble des noms de domaines possible en .fr. Chaque sous-espace / extension possède sa propre autorité qui définit les règles d’obtention.
En poussant le principe plus loin, on pourrait donc dire que l’espace des noms de domaines est un espace à deux dimensions : l’une étant constitué du vocable et l’autre de l’extension.
… de nommage
Les noms de domaine (comme je l’ai expliqué dans mon billet d’introduction) servent à identifier une ressource : ils définissent une traduction entre un nom et une adresse IP. Par extension, chaque nom de domaine sert à nommer de façon compréhensible par tous un site Web, des adresses mails, une machine sur le réseau, etc.
Dans le cas des noms de domaines, cet espace de nommage intervient en surcouche de l’espace d’adressage IP qui identifie lui, par une adresse unique chacune des machines connectées au réseau.
L’espace de nommage des noms de domaine !
L’espace de nommage est donc tout simplement un ensemble d’éléments distincts (constitué chacun d’un couple vocable / extension) permettant de nommer des ressources sur le réseau Internet. Et par là même, d’y accéder, d’échanger des données, etc. Il est donc au coeur même du système puisqu’il garantit l’efficacité même des dialogues au sein du réseau. Sans lui, toute ressource devient invisible, inaccessible et donc inutile pour les autres.
Son rôle est donc, vous vous en doutez, étroitement surveillé techniquement et politiquement. Je présenterai prochainement les différentes autorités qui interviennent sur ce sujet.
petit exercice pour les débrouillards : vous en connaissez d’autres des espaces de nommage ?
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Allez, j’inaugure une nouvelle rubrique pour parler des noms de domaines étranges, absurdes ou historiques qui parsèment l’espace des noms de domaines. Pour commencer la série, je vais évoquer le cas des domaines example.com, example.org et example.net.
Pour commencer, il faut savoir que dans l’espace des noms de domaine, un certain nombre de vocables sont considérés comme réservés. C’est à dire qu’ils sont techniquement interdits à la réservation le plus souvent parce qu’ils sont utilisés par les autorités en la matière ou pourraient entraîner des confusions. C’est le cas des domaines d’exemples cités ci dessus.
En effet l’IANA (Internet Assigned Numbers Authority | presque littéralement l’Autorité d’Attribution des Numéros Internet), chargée de définir et gérer certains usages et protocoles liés aux noms de domaines et adresses IP, a décidé d’enregistrer à son nom les domaines example.com, .org et .net. Elle estime en effet qu’afin d’éviter les conflits juridiques, techniques ou d’information avec un nom de domaine existant, il est conseillé d’utiliser et de réserver ces noms pour la documentation. Tout le monde peut ainsi les citer sans risques et se rendre sur la page (un rien spartiate !) associée qui indique juste (en anglais) que « ce nom de domaine est réservé pour la documentation et ne peut faire l’objet d’une réservation ». Un rapide test sur Google montre, par exemple, qu’un peu plus d’un million de pages référencées mentionnent le domaine example.com.
edit : Je réagis au commentaire de netgui et je rajoute les liens RSS que j’ai honte d’avoir oublié !
Concrètement, un nom de domaine n’est donc rien d’autre qu’une double intitulé racine / extension qui permet d’identifier un site Internet (voir mon précédent billet qui explicite leur fonction). En ce sens, les noms de domaine sont le premier moyen d’accéder à site Web en tapant simplement son nom de domaine dans la barre d’adresse de votre navigateur.
Parmi les autres moyens possibles, on peut néanmoins citer :
Les liens « spontanés » : c’est dans cette optique qu’a été créé l’Internet telle que nous le connaissons, quiconque qui s’exprime en ligne (via un forum, un blog, un site) peut en effet faire un lien vers une ressource, une page ou un autre site sur Internet (il ne faut pas non plus oublier dans cette catégorie, les liens échangés par mail) ;
La publicité : les bannières Internet et liens payants dans les moteurs de recherche ;
Les moteurs de recherche : ils sont devenus incontournables et représentes depuis quelques années une part très importante des consultations des sites Internet (souvent estimé autour d’un tiers des visites) ;
Les favoris ou historiques de recherche : il s’agit d’adresses préalablement enregistrées ou visitées par l’internaute et qu’il souhait consulter à nouveau.
Les flux RSS : qu’ils soient syndiqués sur un autre site ou affichés par le biais d’un agréagateur en ligne ou non ;
vous en voyez d’autre ?
On remarque que ces différents moyens de donner accès à un contenu Web ne sont pas du tout égaux en terme de gestion :
certains sont des leviers sur lesquels on peut facilement jouer et qu’on peut par la suite mesurer (je pense notamment à la publicité qui finalement n’a pour limite que le budget alloué) ;
d’autres échappent au contrôle total mais restent optimisables et mesurables (le référencement dans les moteurs de recherche) ;
d’autres, enfin, sont, au contraire, très peu identifiables et donc malheureusement trop souvent sous-estimés et non accompagnés (les liens spontanés et les favoris par exemple) ;
et les noms de domaines là dedans ? j’y reviendrais…
Non seulement ces modes d’accès sont inégaux, mais j’irai même jusqu’à dire que leur coût est inversement proportionnel à leur utilité. En réalité, en tant qu’éditeur d’un site Internet, il me semble beaucoup plus pertinent de proposer un contenu riche, pertinent et qu’on puisse facilement lier (adresse lisible, nom de domaine efficace, option envoyer à un ami, etc.) que de payer pour être vu une fois. Malheureusement, le besoin de mesurer un retour précis et immédiat sur son investissement conduit souvent à voir préférer la publicité en ligne à une politique éditoriale riche et accessible. Avis tranché à modérer au cas par cas bien entendu…
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En pratique, enregistrer un nom de domaine c’est réserver un vocable (ou « intitulé » ou « racine ») sous une extension donnée. C’est la mise en oeuvre d’un double choix : je choisis de déposer le terme « thomas-fourdin » sous l’extension .net.
Chaque extension est régie par son propre organisme (appelée registre), définit ses propres critères d’obtention et délimite un espace de nommage particulier.
Principalement, on sépare les extension en deux catégories :
les extensions géographiques (qui sont associées à un espace géographique) : le .fr pour la France, le .uk pour le Royaume-Uni ou le récent .eu pour la Communauté Européenne ;
les extensions génériques (qui ne sont donc pas associées à un espace géographique) : l’incontournable .com, la kirielle d’extensions qui aimeraient être aussi incontournables, le .net, le .org, le .info, le .biz, le .mobi et les méconnus .int, .travel, .gov, .mobi, etc.
Mais comment lit-on une extension, que révèle-t’elle en définitive ? Malheureusement la lecture possible est multiple :
l’extension peut reflèter le statut de l’organisme qui publie le site Internet : un .com pour une entreprise commerciale, un .org pour une association, un .gov pour le gouvernement, etc. ;
l’extension peut dévoiler le domaine d’activité du site Internet : un .com pour le commerce, un .net pour les services de réseau, un .travel pour les entreprises de transport ou de tourisme, etc. ;
l’extension peut détailler le pays de localisation du site Internet : un .us pour les Etats-Unis, un .it pour l’Italie, etc. ;
l’extension peut aussi indiquer la cible du site : un .info pour les journalistes, un .biz pour les actionnaires ou analystes, un .fr pour les résidents en France, un .eu pour les membres de la Communauté Européenne, etc ;
l’extension peut aussi indiquer le support de lecture du site Internet : le .mobi pour les sites lisibiles sur un téléphone portable ;
enfin certaines nouvelles extensions définissent à elles seules un nouvel usage : le .enum ou le .tel par exemple ;
Les sous-extensions : pour complexifier encore le choix de l’extension, certains registres d’extensions géographiques ont, de plus, mis en place des sous-extensions à la manière des génériques : par exemple, il est impossible d’enregistrer un nom de domaine directement en .uk (Royaume-Uni) mais il faut choisir de s’enregistrer dans une sous-extension comme .co.uk (pour les entreprises commerciales anglaises), .org.uk (pour les associations du Royaume-Uni) , etc.
A la lecture de tout ça, je vous propose un petit exercice pour la semaine prochaine : je suis une entreprise anglaise qui vend en ligne des séjours touristiques à destination de tous les résidents de la communauté européenne, quelle extension dois-je choisir pour héberger mon site Internet accessible depuis les équipements mobiles ? à vos commentaires…
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Et si on revenait au commencement et la question « C’est quoi au juste un nom de domaine et à quoi ça sert » ? Si effectivement ça vous intéresse, je vous propose une explication très pragmatique des raisons qui ont conduit à la mise en place des noms de domaines.
Concrètement, pour s’identifier entre eux, chaque ordinateur connecté à un réseau (Internet en est le meilleur exemple) possède une adresse unique. C’est cette adresse qui lui permet ainsi d’échanger des données avec les autres ordinateurs du réseau. Malheureusement cette adresse est illisible et dénuée de sens pour un être humain puisqu’elle n’est constituée que de chiffres. Elle ressemble en effet à quelque chose du genre 64.233.183.99 (c’est pour l’exemple l’une des adresses IP allouées à Google) et on l’appelle l’adresse IP pour « Internet Protocol / Protocole Internet ».
Or l’un des échanges de données entre ordinateurs le plus courant est la navigation Internet. Quand on visite un site Internet on ne fait réalité que commander un échange de données entre l’ordinateur de l’internaute (qui émet les requêtes : « je veux cette page, je veux cette image, je veux cette vidéo ») et l’ordinateur qui héberge le site Internet (l’ensemble des fichiers pages, images et vidéos nécessaires) et qui lui retourne les données demandées.
Mais alors si je veux visiter le site Internet de Gogle, il faut que je donne à mon ordinateur l’adresse IP de l’ordinateur de Google à interroger ? Et bien oui, essayez pour voir de cliquer sur cette adresse IP « 64.233.183.99 » ou de la taper vous même dans la barre d’adresse de votre navigateur si vous n’êtes pas convaincu !
Heureusement pour nous, on s’est vite rendu compte que, autant l’adresse IP était efficace pour une communication entre machines, autant elle se révélait très peu adaptée à l’utilisation par des humains. Et pour y remédier on a crée les noms de domaines ! Et oui un nom de domaine, c’est tout simplement un nom qui est associé à une unique adresse IP. Vous, vous renseignez ce nom de domaine (google.com par exemple) dans votre barre d’adresse et c’est votre ordinateur qui trouve l’adresse IP (ici 64.233.183.99) qui lui correspond et qui peut ensuite vous afficher le site Internet demandé. CQFD !
En animation, ça donne :
Quand à savoir comment les machines peuvent traduire un nom de domaine en adresse IP, c’est une autre histoire…
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