Des articles, trop peu souvent…

Lancer son service Web ? oui mais… ou les erreurs trop entendues des entrepreneurs Web

par Thomas Fourdin, le 11 juin 2012

Mon expérience des start-up se résume à une tentative avec bitwiin.com, le côtoiement, par ce biais, de l’incubateur de l’ESSEC et quelques lectures régulières sur les blogs dédiés au sujet. Mais il se trouve qu’on rencontre souvent en ce moment des porteurs de projet qui cherchent autour d’eux des avis et des conseils. Histoire de formaliser ce que j’en pensais, j’écris ce billet.

Je vais commencer par les erreurs classiques mais qui ont le don de me faire bondir à chaque fois :

Accessible n’est pas visible ! ou Le projet ne se termine pas une fois le site en ligne, il y commence
L’erreur classique des créateurs de sites (start-up ou autre d’ailleurs) est de croire que le projet consiste à mettre en ligne un site. Ensuite, ils considèrent que la valeur ajoutée de leur concept se suffisant à lui seul, les internautes vont affluer et garantir le succès des créateurs. En réalité, c’est tout l’inverse et on ne le répétera jamais assez : un site en ligne ne sert à rien si il n’est pas visible et cette visibilité se construit et s’alimente jour après jour. Je veux parler ici de promotion, de référencement, de politique éditoriale, d’animation, de partenariats. Une masse de travail quotidien pour, enfin, parvenir se démarquer dans une concurrence bien plus complexe et dense que sur n’import quel autre support.

Le web c’est automatique ! ou si Mark Zuckerberg travaillait ça se saurait
Plus globalement, je suis intimement persuadé que seul le travail se paye et c’est valable sur Internet comme partout ailleurs. Autrement dit, si vous avez trouvé le concept qui marche tout seul (ou grâce aux gentils internautes qui travaillent gratuitement), vous avez sans doute tout faux. Wikipedia a besoin d’une armée de contributeurs, Meetic a investi dès le début beaucoup d’argent dans la modération, Google doit affiner son algorithme quotidiennement, etc. Pour lancer un service sur le web, il faut anticiper le coût de cette main d’œuvre d’exploitation, celle qui fait la valeur ajoutée et la promesse de rentabilité.

Tiens-toi bien Facebook ! ou Ajoutez-en moi encore un peu
Quand on conçoit un service, on aimerait qu’il soit parfait et complet dès le début. On le compare à des services existants qui ont quelques années derrière eux. La tentation est grande alors de vouloir tout mettre dans son service. La personnalisation, les alertes automatiques, le social, le mobile, la vidéo, le support en ligne, l’apéro. Mais un service ainsi conçu ne sera jamais prêt pour une mise en ligne. De plus, il sera impossible de communiquer simplement sur le lancement d’un service tentaculaire qui se veut remplacer du même coup Facebook, Google et eBay. Au contraire, le web possède cette plasticité qui permet de mettre en ligne très vite un embryon de service, de le confronter aux usages, d’attirer l’attention… et de réorienter le cap si nécessaire.

Demain ? le monde. ou Pourquoi choisir son public quand tout le monde nous voit
Corollaire de l’erreur précédente : le web n’ayant pas de frontière, pourquoi limiter son audience ?! Tout simplement pour mieux la servir. A l’échelle du monde, vous serez toujours un minuscule acteur. Pour votre niche ou dans une échelle locale, vous pouvez devenir légitime voire incontournable. Et bichonner votre cible, l’écouter, échanger, la comprendre. C’est cette proximité là qui fait la différence et votre valeur ajoutée.

Et la technique ? ou La magie d’Internet est cachée entre les 0 et les 1
Vous avez remarqué que je n’ai pas parlé de technique ? D’après moi, les questions de solutions techniques, de développements, de serveur haute capacité sont des questions secondaires. Vous pourrez toujours mettre en œuvre l’architecture parfaite une fois que vous serez convaincu de votre concept et surtout, une fois que vous aurez convaincu d’autres de vous accompagner. D’ici là, foncez, bricolez, testez ! De toute façon, les technologies évoluent tellement vite, qu’à entendre vos futurs développeurs, il faudra tout reprendre à zéro dans deux ans.

Ne soyons pas (que) pessimistes. On peut aussi lancer aujourd’hui un service qui fonctionne, qui fait vivre ses créateurs et qui (soyons fous !) fait avancer le web. Mais dans ce cas, il faut user de bon sens, de bon sens et de bon sens et prendre la démarche par le bon bout :

Se lancer, se lancer, se lancer ou On ne va pas attendre que ça fonctionne pour vérifier si ça marche
Pour ça, pas besoin d’avoir un site fini ou un service complet. Dès que vous pouvez donner de la visibilité sur votre site et commencer à rencontrer vos futurs acteurs (utilisateurs, clients, partenaires, etc.), faites-le ! A coup de prospectus papier si il faut, ou de démarchage téléphonique. Si la sauce prend, vous serez plus motivé et serein pour la suite, mais aussi beaucoup plus crédible et légitime sur le sujet.

Mesurer, mesurer, mesurer ou Compte-là-dessus, tu m’intéresse
Se lancer tôt c’est bien mais autant en tirer toutes les informations concrètes possibles c’est mieux. Histoire de confronter enfin à la réalité tous ces chiffres qu’on serinait dans le business plan. Pour ça, mettez en ligne, branchez un outil statistique, suivez les requêtes dans le moteur de recherche, ouvrez grand la boîte aux retours utilisateurs, soyez accessible et disponible sur les réseaux sociaux. Autant de riches informations sur les usages ou de contacts clés pour la suite.

Trouver du monde ou La sauce est meilleure à plusieurs
Enfin, parlez de votre projet avec tout le monde, tout le temps, partout. Présentez-le, expliquez-le, testez les réactions, cherchez vos futurs utilisateurs, vos futurs investisseurs, vos futurs partenaires partout autour de vous. Vous parvenez à convaincre des gens qui ont le droit de vous fâcher ? Mieux vous parvenez à trouver des associés ou des partenaires qui y croient suffisamment pour y mettre du temps ou de l’argent ? Vous devez tenir quelque chose. Mais, par ailleurs, si votre famille, votre mari ou vos amis proches sont convaincus que vous tenez l’idée du siècle, ça doit plus vous rassurer sur leur attachement que sur votre idée.

Exploitez-vous ! ou Votre valeur est LA valeur
Et si vous cherchez des idées, cherchez proche de vous. Sachez capitaliser sur votre singularité, vos passions, votre réseau, vos compétences spécifiques et, même, vos besoins insatisfaits. Si votre service émane naturellement de votre personne, cela vous donnera un point d’appui fort pour vous lancer et une longueur d’avance appréciable sur la concurrence.

Voilà pour aujourd’hui… Que du bon sens mais quand on se lance dans ce genre de projets, mieux vaut se les répéter encore et encore pour éviter les déconvenues douloureuses. Si vous souhaitez en apprendre plus sur ce domaine, ses pièges et ses joies, je vous invite à lire le blog (et les archives) de Guilhem Bertholet : www.guilhembertholet.com.

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Projet : un blog tout neuf pour le renault.com ou La liberté éditoriale comme moteur

par Thomas Fourdin, le 15 mars 2012

Quand j’étais encore salarié Renault, j’avais eu pour stimulante mission de refondre le site renault.com. L’ambition était de valoriser des contenus variés et séduisants et de tenter quelques approches sociales. Le site seul ne suffit plus aujourd’hui à porter ces deux dimensions qui sont, entre temps, devenues essentielles. L’équipe Renault en charge a donc décidé aujourd’hui d’y associer un blog officiel Renault au ton plus libres et aux contenus plus ouverts. J’ai été mandaté (merci à eux) pour réaliser ce tout nouveau blog : http://blog.renault.com.

Pour Renault, l’envie était donc de proposer un contenu au ton moins officiel que sur le site corporate Renault.com. Une façon d’inviter l’internaute à decouvrir l’envers du décor et à le convier à une conversation plus libre. L’idée était aussi de relayer les grands événements de l’entreprise (le blog à été lancé au moment du salon automobile de Genève) sous forme de journal de bord. Le format « blog » était donc naturellement indiqué.

Propulsé par WordPress

Côté technique, le choix s’est porté très rapidement sur WordPress pour sa simplicité d’utilisation et puisque Renault avait déjà déployé cette solution pour d’autres projets. Un thème dédié multilingue (français, anglais) a été développé pour l’occasion. Parmi ses spécificités :

La solution WordPress est particulièrement adaptée à ce genre de personnalisation. Son code reste, en effet, simple à manipuler pour déployer des petites fonctionnalités originales sur un socle technique qui a fait ses preuves.

La deuxième force de WordPress est son éventail d’extensions existantes, prêtes à combler (presque) tous les besoins. Ceux-ci ont complété le dispositif :

Une vigilance particulère est tout de même de mise pour ne déployer que des plugins testés et recommandés par la communauté. Il entre aussi dans le cadre de ma prestation de tenir les version de WordPress à jour.

Graphisme et contenus inédits

Graphiquement, le blog s’appuie sur la structure proposée par la charte graphique du groupe Renault. Le webdesign mis en place se ménage aussi quelques écarts dans son application : une manière d’incarner sa liberté de ton. En particulier, une trame grise basée sur le fameux losange de la marque remplace le fond blanc habituel, trop institutionnel pour l’approche choisie ici.

Un effort particulier a été mené pour veiller à la lisibilité des contenus et à une intégration facile et esthétique des médias dans le corps de page (photos, vidéos). Dans cette approche, les choix ont été vers le plus simple en matière de polices, de couleurs et de rendu graphique.

Bien entendu, ce sont les contenus qui font la différence sur une opération de ce type. Je vous invite donc à visiter dès maintenant le blog et apprécier le boulot formidable effectué par les équipes éditoriales de Renault. Vous pouvez par exemple vivre le salon de Genève en direct, découvrir la candidate française à l’Eurovision ou revivre la rencontre avec David Guetta.

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Projet pour Renault, une page simple pour la vente aux entreprises ou la force d'un framework CSS personnalisé

par Thomas Fourdin, le 13 février 2012

Renault Entreprises est la division du constructeur automobile Renault spécialisée dans la vente de véhicules à destination professionnelle. Sa présence en ligne était jusqu’à peu appuyée par des contenus dédiés en marge des sites pays grand public. Renault a aujourd’hui souhaité mettre en ligne un accès plus global à cette activité sans développer pour autant un site complexe.

Résultat : Une simple page, sobre et efficace, en français et en anglais et disposant d’une adresse dédiée : http://www.corporate-sales.renault.com.

Capture d'écran de la page Renault Entreprises

Enjeux du projet

Périmètre de mon intervention

Solution adoptée : un framework CSS personnalisé

Les framework CSS sont constitués d’un ensemble de règles de styles déjà paramétrés. Ils permettent de construire une grille modulable et esthétiquement rythmée. Même si décriés par les puristes car mélangeant parfois fond et forme, ils facilitent énormément le travail de démarrage sur un projet de découpage HTML/CSS. Ici, une fois de plus, j’ai opté pour le framework BluePrint CSS mais d’autres existent.

Le framework CSS instaure une structure et une nomenclature formalisée des feuilles de styles et facilite d’autant la collaboration entre les différents intervenants. En particulier ici, le framework déployé permet aux équipes Renault Entreprise de s’appuyer sur un ensemble de règles CSS déjà établies pour organiser la forme et le fond à leur convenance dans le respect des règles de la charte graphique Renault.

Mon travail a donc consisté à faire se rejoindre la philosophie du framework CSS BluePrint (gestion des colonnes et gouttières, choix typographiques, éléments de navigation) avec la charte commune à l’ensemble des sites Internet Renault.

A l’arrivée, Renault dispose donc maintenant d’un kit de découpage contenant un fichier de base HTML (bandeau et pied de page prévus par la charte) et d’un jeu de fichiers CSS à appeler pour construire une grille modulaire et y intégrer des éléments déjà « habillés » (titres, liens à chevrons, boutons, etc.).

Un design « dans le navigateur »

L’utilisation d’un framework CSS peut, dans certains cas, brider la créativité de l’infographiste en le maintenant dans une structure trop précise. Mais dans le cas de Renault, la charte graphique est déjà très précise sur la structure de la page et la mise en forme des éléments. L’usage d’un kit de découpage dédié est donc naturellement adapté.

Ici, le travail a permis dans un premier temps de définir les éléments génériques des pages web Renault puis, à l’aide de ce template générique, de proposer des mises en œuvres abouties du contenu Renault Entreprises.  Les échanges avec les équipes Renault ont donc été facilités par une vision partagée du résultat des différentes pistes graphiques directement dans le navigateur.

A retenir

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La difficile collaboration à long-terme entre une PME et son agence Web ou l'amélioration continue survivra-t-elle à la routine ?

par Thomas Fourdin, le 31 janvier 2012

Dans un précédent billet (Pour une PME, dompter son existence en ligne est pari impossible ?), je notais combien le web s’était complexifié ces dernières années. A quel point il devenait difficile pour une entreprise dont ce n’est pas le métier de penser et d’optimiser sa présence en ligne. Outre la spécialisation grandissante des métiers du web, une dimension supplémentaire, celle du temps projet, vient encore d’avantage « gripper » les relations entre le petit annonceur et ses prestataires Internet.

Dans ses supports de communication du XXe siècle (!), l’entreprise entretenait essentiellement un mode dit « projet » avec ses agences. Les étapes étaient clairement successives depuis la définition jusqu’à la livraison (impression, diffusion) du produit fini. Avant de reprendre un nouveau projet pour la campagne suivante. Et tenter, autant que possible, de tirer les enseignements du bilan précédent.

Avec le web, le schéma d’amélioration continue de sa présence en ligne amène une temporalité bien différente. Il ne s’agit plus de collaborations éphémères et régulières, mais plutôt d’une coopération permanente entre l’annonceur et ses agences. Le passage brutal d’un mode « projet » à un mode « exploitation continue » qu’il s’agit, pour les entreprises, d’apprivoiser.

En effet, ce nouveau mode de collaboration se révèle beaucoup plus complexe à manier. L’entreprise et ses agences se trouvent embarquées ensemble pour une durée conséquente sans réelle possibilité de se séparer. Sur la majorité des projets auxquels il m’a été donné de participer, une agence web a, par exemple, été choisie lors de la création ou refonte d’un site. Bon gré mal gré, l’annonceur continue à la faire intervenir jusqu’à la prochaine refonte mais le cœur n’y est plu. Les tâches d’aménagement ou de corrections sont trop minces et trop peu visibles pour attirer l’enthousiasme de l’agence. L’annonceur, obligé de faire appel à l’agence en charge de la réalisation initiale, se sent pris au piège et trouve tout trop cher. L’urgence est beaucoup moins palpable que lors du projet initial où une date officielle de mise en ligne avait été annoncée en grande pompe. La réactivité s’en ressent et la liste des « petites choses » à faire s’allonge…

C’est pourtant sur cette gestion de la vie du site que les enjeux sont les plus grands. Lors de la création d’un dispositif en ligne, les idées ont fière allure mais ne sont pas passées au crible de leur efficacité réelle. Une fois en ligne, des données beaucoup plus factuelles pointent du doigt les faiblesses qu’il faudrait corriger. Ces « petits aménagements », appuyés sur des chiffres beaucoup plus concrets, font réellement la différence !

Peu de pistes d’amélioration pour faciliter cette collaboration continue entre l’annonceur et ses agences web sinon de compter sur une « éducation » à mener des deux côtés pour aboutir à une meilleure compréhension mutuelle. Pour que les objectifs soient les mêmes et l’amélioration continue une vraie force.

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Pour une PME, dompter son existence en ligne est pari impossible ? ou le web en 2011, une affaire de spécialistes

par Thomas Fourdin, le 19 octobre 2011

En 2011, la spécialisation de l’Internet pousse dehors les petits et moyens acteurs, difficilement en mesure de tenir le rythme et les budgets.

L’apogée du « 2.0 » signifiait la conquête du web par le grand public. Plus besoin d’être bidouilleur ou d’avoir les moyens d’une grande entreprise pour être enfin visible et diffuser ses contenus et idées en ligne.

Pour les petites et moyennes entreprises, c’était le temps de la facilité. Pour qui avait un peu de jugeote, il devenait possible d’exister à moindres frais en ligne. Une plate-forme de blogs, un CMS gratuit, un compte paypal et l’essentiel était assuré.

les 4 âges de l'Internet

4 âges pour l’Internet ?

Mais avec la professionnalisation galopante d’Internet, ses usages et ses outils deviennent toujours plus complexes à maîtriser. Il faut désormais percer à jour les arcanes des liens Adwords ou des Facebook Ads, tenter de suivre les virages des groupes et pages Facebook, y soigner sa relation, surveiller son « e-réputation », décrypter les API, géolocaliser, doper son SEO, décrypter les règles juridiques, analyser ses statistiques, produire des vidéos, décliner ses services sur mobile, maîtriser des CMS spécialisés. Autant de disciplines différentes impossibles à maîtriser à temps partiel.

Alors que chez les pure players, le nombre de fiches de postes distinctes dédiées à Internet se comptent désormais en dizaines. Alors que les agences se spécialisent qui dans le social CRM, qui dans les web-analytics, qui dans le brand content, etc. Alors que les budgets pour capter l’attention d’un internaute sursollicité augmentent chaque jour. Comment, pour un petit ou moyen acteur sur le web, réussir à maintenir un dispositif digital optimisé et soutenir le rythme des innovations et tendances ?

Maintenir une compétence suffisante en interne est pari impossible ; s’attirer les services d’un expert pour chaque domaine un gouffre financier. Que faire ?

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