Des articles, trop peu souvent…

Apple, l’exemple tarte-à-la-crème de la puissance de marque (zoom sur le digital)

par Thomas Fourdin, le 28 septembre 2010

Quand on parle de « puissance de la marque » on voit souvent surgir l’exemple d’Apple. Est-ce un si bon modèle et quels enseignements tirer de cette posture si particulière sur la communication Internet ?

La marque à la pomme à effectivement de quoi faire rêver n’importe quel département marketing. La puissance de la marque Apple est aujourd’hui telle que tout lancement produit profite d’une présence médiatique totale et d’une frénésie d’achat compulsive de son cœur de cible. Acrobatiquement, la marque parvient pour l’instant à conserver une posture d’exclusivité en étant le premier acteur du marché (sur les smartphones notamment).

Mais tout le monde n’est pas Apple. Ou plutôt personne d’autre qu’Apple n’est Apple ! Il est donc vain de vouloir reproduire sa stratégie telle quelle. Exemple avec le digital.

1. Apple possède un seul site Internet. Apple.com est (presque) l’unique site de la marque avec en son sein (sous la même url et le même moteur) la présentation des produits, la déclinaison locales, le service clientèles, etc.

2. Apple ne fait pas de refonte de site. Avec une cohérence assez extraordinaire dans le monde Internet, le site Apple.com n’évolué depuis ses débuts que par petites touches graphiques et ergonomiques. Pas de refonte globale en fanfare.

évolutions du site apple.com

3. Apple n’organise pas de campagne de buzz. Seuls les produits sont mis en avant par la publicité et les supports de communication. Pas de marketing viral organisé, pas de crowd-sourcing, pas de sponsoring, pas de brand content. Apple se tient à l’écart de toute cette agitation, comptant sur le fait que ses produits et sa puissance de marque suffisent à sa présence. L’organisation de fuites et les événements de la marque (les fameux key-notes) assurent seuls une présence médiatique forte.

4. Apple n’investit pas les médias sociaux pour la même raison que ci dessus. La marque à la pomme n’est historiquement pas dans une posture d’échange avec ses consommateurs mais plutôt d’évangélisme (dont le gourou est d’ailleurs surnommé « God »). La encore Apple table sur une puissance totale de sa marque et de ses produits qui ne l’obligeait pas à fabriquer une conversation avec ses clients.

Comme on le voit, la marque Apple se tient pour l’instant volontairement a l’écart de toutes les tendances web du moment. La puissance de sa marque et de ses produits lui permet aujourd’hui de ne pas courir après des opérations de « brand-washing » à coup de « buzz » ou de conversations. Cette stratégie pourrait s’avérer dangereuse le jour ou la puissance de la marque diminuera (par épuisement, par concurrence ou suite à des problèmes concrets). Mais ce n’est pas le cas pour l’instant et tout va pour le mieux pour Steve Jobs.

publicité Apple iPod

Quasiment aucune marque ne peut aujourd’hui prétendre un tel détachement des évolutions du web. Les campagnes marketing et les tentatives sociales restent pour beaucoup un moyen de conserver une visibilité maximale et une image positive. Pour les marques qui doivent adopter une position défensive face à leur perte de crédit ou agressive pour étoffer leur visibilité, la communication (notamment digitale) reste obligatoire. Alors ? Plutôt que de tenter d’être Apple à la place d’Apple, que retenir néanmoins de la posture Internet d’Apple ?

A. Le contenu présentant les produits est primordial. Avant tout, vos internautes veulent tout savoir sur votre offre. En cela les présentations sur apple.com sont des modèles du genre à la fois esthétiques, sobres et très riches en contenus textes, images et vidéos. Comptez une heure pour parcourir la présentation de l’iPhone Nano de A à Z, accessible dans toutes les langues.

B. Le service relation clientèle en ligne est le seul deuxième axe. Une fois client, l’internaute doit être avant tout accompagné dans la résolution de ses problèmes éventuels. En cela Apple met les moyens pour écouter individuellement ses clients et leur proposer des aides ou des remplacements. A noter qu’Apple ne pousse pas cette conversation avec l’ensemble du public mais fait en sorte de ne l’autoriser qu’à ses clients (qui appartiennent ainsi de fait au « club des utilisateurs Apple »).

C. Le buzz ou la conversation ne sont que des moyens secondaires pour appuyer une visibilité. Ils peuvent étoffer une posture de marque mais seuls les produits et les services associés emportent réellement l’adhésion. Une campagne marketing ne suffira jamais à sauver une marque, n’en déplaise à ceux qui le croyaient encore.

L’enseignement d’Apple est donc de bon sens. Il faut avant tout travailler ses fondamentaux. La communication et la conversation ne doivent servir qu’à les rendre visibles et pas, comme on l’entend trop souvent, masquer la réalité.

Pas encore de commentaire pour Apple, l’exemple tarte-à-la-crème de la puissance de marque (zoom sur le digital) : faut s'y mettre !

Étrennez les commentaires

Vu sur le web 11 : le social comme maquillage, les infographies modernes et le storytelling en ligne…

par Thomas Fourdin, le 24 septembre 2010

Le social est un substitut à la qualité et vos clients n’ont que faire de vous

Le pavé dans la marre à la sauce Bertrand Duperrin ! Un billet salvateur qui rapelle que les conversations ne sont qu’un bonus pour les fans et que la vraie relation marque / clients se construit autour des produits et de l’offre de services. Rappelons simplement que « La plupart des clients ne sont pas des passionnés, des fans mais… de simples clients ». A lire de toute urgence :

Le design de l’information ou l’art de faire une belle tarte !

On les voit fleurir partout, elles sont graphiques et informatives, ce sont les infographies modernes. Ou comment mettre en valeur les données et les expliciter de manière visuelle. Les médias en ligne américains (le New York Times en tête) en ont fait une de leurs valeurs ajoutées. Place au design de l’information :

Racontez des histoires, vos internautes aiment ça

Rien de très neuf mais ça va mieux en le répétant : le contenu est roi sur Internet. Et une bonne manière de faire passer ses messages est d’organiser ce contenu sous formes d’histoires riches. Mais attention, on ne s’improvise pas story-teller !

Citation

« Facebook : We’ve resolved the technical difficulties that caused the site to be unavailable for a number of people. Everyone should now have access to Facebook. We apologize for the inconvenience. »

september, 24 · Comment · Like

22,113 people like this

Sur la page Fan officielle de Facebook

Benchmark

Pas encore de commentaire pour Vu sur le web 11 : le social comme maquillage, les infographies modernes et le storytelling en ligne… : faut s'y mettre !

Étrennez les commentaires

Mon entreprise possède plus de 100 sites… Et alors ?

par Thomas Fourdin, le 20 septembre 2010

Le nombre de site géré par une entreprise est-il un enjeu réel d’une stratégie Web ?

La présence en ligne des entreprises s’est étoffée avec les années. Jusqu’à provoquer aujourd’hui la multiplication des sites Internet à gérer. Une grande entreprise internationale peut ainsi se retrouver détentrice de plusieurs centaines de sites distincts. Or cette variété de sites apporte son lot de problèmes : les coûts et les ressources nécessaires à leur exploitation enflent ; la cohérence de communication en pâtit également.

Pour simplifier cette présence en ligne, on peut être tenté de réduire fortement le nombre de sites en activités. Cette idée est séduisante sur le papier. Mais elle passe à côté de certaines réalités du média Web :

La liste est longue et, comme on le voit, l’enjeu ne porte donc pas, bien évidement, sur le nombre de sites (qui en soit n’indique rien) mais bien :

Pas encore de commentaire pour Mon entreprise possède plus de 100 sites… Et alors ? : faut s'y mettre !

Étrennez les commentaires

Vu sur le web 10 : les conversations de GM, employés et clients heureux, l’automotive app store…

par Thomas Fourdin, le 1 septembre 2010

La première rubrique du site gm.com s’intitule « News & Conversations »

« Écouter le client », « dialoguer avec lui », « en faire un ambassadeur » sont les maitres mots des stratégies interactives du moment. Stratégie mise à l’honneur quand la marque automobilie américaine General Motors déploie une plate-forme de conversations aux premières loges de son site corporate. Au programme : des chats quotidiens avec les responsables, des compte-rendus réguliers sur les actions en cours, des liens vers des sources extérieures, des vidéos et l’accès aux espaces officiels sur les médias sociaux. La conversation est encore limitée aux sujets décidés par GM mais la communication corporate y gagne sans aucun doute en transparence, en confiance et donc en impact.

Satisfaire le client commence par satisfaire l’employé ?

Les société Zappos (boutique en ligne de chaussures rachetée par Amazon en 2009) a toujours souhaité mettre en oeuvre la meilleure relation client possible. Dès son origine, la décision a été prise d’investir sur la relation humaine en interne de l’entreprise comme en externe avec le client, les deux s’alimentant en un cercle vertueux. Aujourd’hui c’est la société American Express (première entreprise où il fait bon travailler d’après le magazine Fortune) qui déclare que « des employés heureux font des clients heureux ».

Les développeurs s’invitent à bord de l’automobile

L’informatique embarquée fait un bond en avant quand elle reprend à son compte les technologies, les interfaces et les modèles économiques de l’industrie du téléphone mobile. Il sera possible dès demain de télécharger les applications de votre choix pour égayer ou optimiser votre voyage. Mais il sera sans doute également possible possible pour les développeurs de proposer leurs propres applications.

Citation

« Google is not the hot company anymore. Their stock has been mostly flat for five or six years now. How can you claim to be a leader with equity performance like that? That’s starting to look like Microsoft or Yahoo. »

Marc Benioff, CEO of Salesforce.com in Fortune

Benchmark

Pas encore de commentaire pour Vu sur le web 10 : les conversations de GM, employés et clients heureux, l’automotive app store… : faut s'y mettre !

Étrennez les commentaires

Choisissez la stratégie « médias sociaux » qui ne ressemble qu’à vous (+ bonus : la Social Media Strategy Wheeeeeel)

par Thomas Fourdin, le 5 août 2010

En 2010, la question de la présence ou non des marques sur les médias sociaux ne se pose (presque) plus. Je dirais même plus : il est partagé par tous qu’une telle présence s’accompagne d’une vraie stratégie, réfléchie et construite.

Ma stratégie « médias sociaux » me ressemble

Mais beaucoup de ces stratégies ne font pourtant que rappeler quelques données clés sur les usages sociaux et quelques cas d’école soi-disant à reproduire. Il manque dans la majorité des stratégies médias sociaux actuelles une approche spécifique, choisie et assumée en adéquation avec les « gènes de la marque ». Autrement dit votre stratégie médias sociaux doit vous ressembler, et ne ressembler qu’à vous seul. Faites le test : remplacez le nom de votre marque par un autre et vérifiez que vous n’avez pas mis en place une stratégie « généraliste » et donc inadéquate (ou, du moins, non optimisée pour votre cas).

Différentes approches possibles sur les médias sociaux

Les usages des médias sociaux sont nombreux pour les consommateurs. Ils le sont tout autant pour les marques. La première étape d’une stratégie est d’identifier quelles sont les approches possibles, avant d’opter pour celles qui serviront d’ossature à votre action en ligne.

Aujourd’hui, il est possible de distinguer les approches suivantes :

Dans « stratégie », il y a « choix » (si, si)

Il ne faut pas voir de hiérarchie dans cette typologie d’approches possibles. Il ne faut pas non plus la comprendre comme une liste exclusive. Il faut, en réalité, décider des approches adaptées à votre cas parmi toutes les utilisations possibles.

Votre marque est décriée en termes de qualité ? Prenez déjà le temps d’écouter et de répondre à vos clients mécontents. Votre marque ne fait plus rêver personne ? Commencez par mettre en place un univers de marque riche et attractif pour l’internaute. Vos fans sont désordonnés ? Offrez leur des contenus et des outils à votre image. En un mot, utilisez les médias sociaux pour compléter et renforcer vos méthodes de communication et de marketing usuelles.

Ne faites pas tout en même temps et définissez avant tout quelle sera la déclinaison naturelle de vos points forts et de vos enjeux, une fois votre marque en place sur les médias sociaux.

Pour vous y aider, je propose une « Social Media Strategy Wheeeeeeeeeeeel ». Indiquez vos objectifs secondaires et prioritaires ci-dessous. Si tout est bleu, vous n’avez pas réellement choisi de stratégie…

Pas encore de commentaire pour Choisissez la stratégie « médias sociaux » qui ne ressemble qu’à vous (+ bonus : la Social Media Strategy Wheeeeeel) : faut s'y mettre !

Étrennez les commentaires