Puisque le précédent billet parlait de Velib’, penchons nous un instant sur les urls attachés à ce projet de la mairie de Paris et de JC-Decaux :
Pour poser le contexte, le site de la mairie de Paris a pour nom de domaine paris.fr et appuie ensuite tout son principe d’adressage sur l’utilisation de sous-domaines (afin de donner accès rapidement à certains de ces contenus). Vous pouvez essayer par exemple : piscines.paris.fr, elections.paris.fr, jeunes.paris.fr, mairie17.paris.fr ou, et c’est ce qui nous intéresse ici : velib.paris.fr.
L’adresse communiquée du site officiel est donc le sous-domaine velib.paris.fr. A ce titre, il est repris sur tous les supports de communication (lettres, affiches, prospectus, etc. – mais, paradoxalement, il n’est pas mentionné sur les bornes et les vélos !?). On remarquera au passage, que le projet Velib’ est communiqué uniquement comme initiative de la Mairie de Paris et que la société JC-Decaux (en réalité en charge du projet) n’apparaît pratiquement pas. Elle n’est d’ailleurs ni mentionnée dans l’adresse du site, ni dans ses mentions légales.
Mais l’adresse velib.paris.fr est-elle l’adresse la plus intuitive pour un internaute curieux ? Autrement dit, peut-on vraisemblablement croire qu’un parisien, devant son ordinateur, sans l’adresse sous les yeux, ira de lui-même taper velib.paris.fr dans son navigateur ? Vraisemblablement non, à moins qu’il n’ait compris et adopté le principe d’adressage de la mairie de Paris en sous-domaines du paris.fr (autrement dit, aucune chance si il ne travaille pas sur le sujet comme moi !).
La bonne question à se poser est alors « Quels peuvent être alors les réflexes d’un internaute curieux pour trouver le site officiel du projet Velib’ ? » et, celle qui vient juste après, « Ces réflexes ont-il été bien compris et prévus par les responsables du projet et ces internautes finissent-ils par accéder au site qu’ils recherchent ?« .
Pour l’avoir pratiqué et observé autour de moi, le premier réflexe d’un internaute (déjà un peu averti) sera d’abord de tester deux ou trois noms de domaine qui lui paraissent les plus indiqués pour être celles du site officiel : ici, on pense surtout à velib.fr, velib.com ou, si l’internaute s’accroche, à des combinaisons du type paris-velib.com, etc.
Or :
- velib.fr est enregistré par la mairie de Paris mais ne redirige pas vers le site officiel. A la place, on accède à une page d’attente du bureau d’enregistrement !
- velib.comest un site en russe qui n’a aucun rapport avec ce projet ;
- parmi les autres combinaisons, la plupart sont cybersquattés (pages parking, redirections vers des sites non officiels autour du Velib’). Mais ceux qui ont pu être enregistrés par la mairie de Paris (velibparis.fr ou velib-paris..fr par exemple, qui sont les plus proches de l’adresse officielle et donc, plus là pour pallier les erreurs de frappe) ne sont pas non plus redirigés !
Visiblement, la mairie de Paris n’a donc pas mesuré l’utilité des noms de domaine comme accès facilités à leur site Web. Comme trop souvent, seule la protection de la marque Velib a été à l’origine des enregistrement mais ceux-ci n’ont malheureusement pas été activés. C’est une erreur…
Pour aller plus loin, bien sur, l’autre réflexe de l’internaute est le passage par un moteur de recherche. Pour suivre le référencement de Roulib’ (le site non officiel que je développe avec Thomas Prom autour de Velib’), j’ai donc observé le référencement sur les mots clés Velib’. Après analyse, il apparaît donc que le site officiel est bien le premier remonté sur le mot clé « Velib' » tapé seul mais se voit reléguer plus loin dans les résultats dès qu’on effectue une requête sur plusieurs mots. Sans doute à cause d’un manque d’optimisation du site pour le référencement (même si des efforts ont visiblement été entrepris).
astuce : je rappelle que pour connaître les sous-domaines d’un nom de domaine donné on peut notamment s’appuyer sur l’opérateur « site: » dans Google (c’est à dire, ici, utiliser la requête « site:paris.fr »).