Ce fameux triplet de lettre, « www », on le tape tous les jours mais se pose-t’on jamais la question de sa présence et de son utilité ?
Une valeur essentiellement historique
Tout d’abord, il faut corriger l’amalgame trop souvent fait entre Internet (le réseau des machines) et le Web ou World Wide Web qui n’est qu’une application de ce réseaux. En effet le World Wide Web est l’ensemble des pages et documents publics et accessibles par les liens hypertextes via un navigateur. Par comparaison, la messagerie est une autre application qui s’appuie aussi sur Internet.
A l’origine du Web, ces trois « www » étaient donc placés au début d’une adresse url pour signifier l’appartenance à cet espace particulier de l’Internet qu’est le Web. Mais en réalité, il n’existe aucune raison technique à cet usage. Il ne tient qu’à l’administrateur d’un site Web de donner accès avec les « www » ou non.
Une utilisation qui ne permet pas de trancher
Mais, même si ce « www » s’avère inutile, il s’est aujourd’hui installé comme standard. Il est bien souvent utilisée spontanément par les internautes pour taper une adresse Web. Ne pas donner accès à son site sur son nom de domaine en « www », c’est donc se priver d’une partie des visiteurs potentiels.
A l’inverse, le « www » allonge encore un peu plus l’adresse à taper et peut aussi être spontanément enlevé par un internaute pressé. Dans ce cas, ne pas donner accès à son site sur son nom de domaine sans « www », c’est aussi perdre une partie de ses visiteurs potentiels.
exemple : l’adresse http://gdf.fr utilisée sans « www » renvoie sur une page par défaut du serveur Web, mal construite de surcroît :
Dans l’idéal, l’accès à un site Internet doit donc pouvoir se faire en utilisant une adresse avec ou sans le « www », tout simplement. Même si ceux qui suivent scrupuleusement les spécifications
rétorqueront que ceci entre alors en contradiction avec la règle « une
ressource (une page) = une url et une seule ».
En pratique, il faut donc activer sur le serveur DNS, l’accès avec et sans « www » (d’ailleurs, au niveau DNS, il faut noter que ce « www » n’est en réalité qu’un sous-domaine supplémentaire).
En terme de communication, tout dépend de la cible
Si les deux adresses coexistent, quel choix faire en communication (lorsque l’adresse doit être reprise sur un support off-line par exemple) ? Pour ma part, je pense que cela dépend avant tout de la cible visée :
- si la cible navigue sur le Web de manière occasionnelle, il vaut mieux mentionner les « www », qui ont l’avantage d’être immédiatement perçus comme une adresse Web et qui, quelque part, rassure l’internaute ;
- si la cible navigue de manière poussée, elle aura plus tendance à aller au plus vite et à ne pas s’embarrasser des « www ». Autant donc communiquer dans ce sens en utilisant uniquement le nom de domaine sans « www », cela donne également un côté plus « dynamique », moins « vieux jeu » ;
- enfin il est à noter que la mention du « http:// » qui bien souvent est laissé de côté pour ne pas alourdir la mention des adresses semble, à l’inverse, être parfois plébiscité lorsqu’il s’agit d’une cible plutôt « technique ». A rapprocher de l’usage des adresses avec des répertoires faits par les marques high-tech (Apple en tête mais aussi Microsoft, Accenture, HP, etc.). En tout cas, pour ces marques aussi, le « www » semble à bannir.
Enfin, attention tout de même au référencement
Le fait de rendre une même page accessible à deux adresses peut être mal perçue des moteurs de recherche. En effet, cela a pour effet de diluer votre popularité entre les deux adresses et peut, dans le pire des cas, être assimilée à du Duplicate Content (tentative de spamdexing, c’est à dire de spam des moteurs).
Pour éviter cela, le mieux est donc de mettre en place une règle globale d’url rewriting (réécriture d’url) redirigeant les adresses sans « www » vers leur équivalente en « www » (ou l’inverse au choix). Il est à noter que les moteurs proposent maintenant dans leurs outils pour les webmasters, la possibilité de définir celle des deux versions à prendre en compte si les deux coexistent.
A lire ailleurs :
- la page Wikipedia sur le World Wide Web ;
- la page http://gdf.fr à ne pas confondre avec la page http://www.gdf.fr ;
- un article sur Webrankinfo sur le dupicate content lié aux « www » ;